Manche : mort de cinq migrants au cours d’une tentative de traversée
Le drame s’est produit à proximité d’une plage de Wimereux. « Au départ d’une embarcation de la plage, les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre l’embarcation », selon la préfecture maritime.
Cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2 heures, et un autre a été gravement blessé à proximité d’une plage de Wimereux (Pas-de-Calais). Ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour traverser la Manche, fait savoir la préfecture maritime (Prémar).
« À ce stade, on déplore quatre migrants décédés et un migrant en urgence absolue transféré à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer », a-t-elle indiqué dans un premier temps, confirmant une information de La Voix du Nord. Avant de revoir le bilan à la hausse, évoquant désormais cinq morts. Une sixième personne a par ailleurs été transférée « en urgence absolue » à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), indique la Prémar dans un communiqué, faisant également état d’un blessé léger et de 32 rescapés.
Ce drame s’est passé « au départ d’une embarcation de la plage, les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre l’embarcation », a-t-elle expliqué.
Des forces de l’ordre, à terre, « ont signalé le départ de l’embarcation et les personnes en difficulté à l’eau », a ajouté la Prémar. Une « majeure partie des naufragés ont été récupérés par les forces de l’ordre sur place ». Le remorqueur d’intervention Abeille Normandie « qui était en patrouille dans la zone a mis son embarcation à l’eau pour aller secourir les naufragés » et, « à ce moment-là », l’équipage a « identifié des personnes inanimées et inconscientes à l’eau ».
Près de 30 000 migrants illégaux sur les côtes anglaises en 2023
Les deux derniers décès remontent au 15 décembre quand deux migrants étaient morts le même jour dans deux tentatives de traversée distinctes. Le 22 novembre, un homme et une femme sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Un troisième corps a été découvert sur une plage du Pas-de-Calais quelques jours plus tard. Le 12 août, six Afghans ont perdu la vie dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui du 24 novembre 2021, qui a coûté la vie à au moins 27 migrants.
Depuis les années 1990 et après la fermeture en 2002 d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou Dunkerque pour tenter de rallier l’Angleterre, cachés dans des camions ou par bateau. L’année dernière, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45 774 en 2022, selon des chiffres du ministère britannique de l’Intérieur. Le bilan de 2023 reste cependant le deuxième plus élevé jamais enregistré, supérieur à celui de 2021 avec 28 526 entrées illégales.
Environ 20 % des migrants qui sont arrivés sur les côtes anglaises en 2023 sont originaires d’Afghanistan, selon des données allant jusqu’au 29 novembre. Viennent ensuite les Iraniens (12 %), puis les Turcs (11 %), les Érythréens (9 %) et les Irakiens (9 %). En mars, Londres et Paris, les capitales britannique et française, ont conclu un accord prévoyant une contribution du Royaume-Uni de plus de 500 millions d’euros sur trois ans pour renforcer la surveillance sur les plages françaises et lutter contre les gangs de passeurs.
