Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le gouvernement s’engage à un meilleur encadrement du recours par l’Etat aux cabinets de conseil

Le ministre de la fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé qu’un plafond de 2 millions d’euros par mission serait fixé en 2023, ce qui concernerait une dizaine de prestations par an.

Le Monde

Publié le 28 juillet 2022 à 16h15, modifié le 28 juillet 2022 à 17h38

Temps de Lecture 2 min.

Quatre mois après la polémique sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil, le gouvernement compte riposter en publiant de premières règles qui encadreront dès 2023 les prestations confiées au secteur privé par les ministères. Le ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, a annoncé que les missions de conseil confiées par l’Etat à des cabinets privés seront plafonnées par principe à 2 millions d’euros par projet dès 2023, lors d’un entretien à l’Agence France-Presse (AFP) publié jeudi 28 juillet. Le gouvernement divulguera vendredi un nouveau cadre de recours par l’Etat aux cabinets de conseil pour la période 2023-2027.

Les prestations dont le coût excède ce plafond devront faire l’objet d’un appel d’offres distinct, une procédure que le ministère espère assez contraignante pour convaincre les ministères de renoncer aux missions trop onéreuses. Le ministre souhaite également limiter le recours au même prestataire privé à deux contrats d’affilée. Le cas échéant, le coût cumulé des deux missions ne devra pas dépasser le plafond de 2 millions d’euros.

L’idée est de « donner un cadre largement défini dans ses principes et dans ses montants », davantage de « transparence », par opposition au « flou » qui régnait jusqu’alors sur le recours par l’Etat à des prestataires privés, a expliqué M. Guerini à l’AFP.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment les cabinets de conseil se sont installés à l’hôpital

Nouvelles règles

Dans un rapport très critique, deux sénateurs avaient défini en mars le recours par l’Etat aux cabinets de conseil comme un « phénomène tentaculaire ». Les deux parlementaires Eliane Assassi (groupe CRCE, à majorité communiste) et Arnaud Bazin (groupe Les Républicains) avaient évalué la facture des prestations de conseil à 893,9 millions d’euros pour les ministères en 2021. Le coût moyen de la plupart des prestations recensées dans le rapport se chiffrait cependant en dizaines ou centaines de milliers d’euros, en dessous du nouveau plafond de 2 millions, donc.

Les deux sénateurs ont déposé en juin une proposition de loi largement inspirée de leur rapport, que le ministre promet de soumettre également à l’Assemblée nationale, puisqu’il la juge « complémentaire » par rapport au nouveau cadre sur le point d’être publié.

Au total, sur la période 2018-2022, l’Etat a dépensé 226 millions (hors taxes) en prestations de conseil « en stratégie, en organisation et en efficacité opérationnelle », selon les chiffres donnés par Stanislas Guerini à l’AFP. Dans le cadre des nouvelles règles, l’Etat souhaite limiter ses dépenses de conseil à 150 millions d’euros entre 2023 et 2027, « avec un plafond maximum de 200 millions d’euros – en cas de besoin ».

« Mission par mission »

Cette réduction des dépenses est conforme à la « philosophie » d’une circulaire de Matignon publiée en janvier, souligne Stanislas Guerini. Dans ce document, l’ex-premier ministre Jean Castex prônait pour 2022 une baisse d’au moins 15 % des dépenses liées aux « prestations intellectuelles engagées en stratégie et organisation ».

Si le ministre de la fonction publique pointe de nombreuses « convergences » avec les auteurs du rapport sénatorial, ses propositions ne couvrent cependant pas les dépenses en conseil informatique de l’Etat, qui représentent une part considérable de la facture acquittée pour les prestations de conseil. La façon d’encadrer le recours à ces prestations informatiques « est une question qu’on devra se poser », admet-il, le cadre présenté vendredi étant une « première réponse ».

Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire

L’Etat va également s’engager à publier « mission par mission » les montants en jeu, le commanditaire, le prestataire et l’intitulé de la prestation, a précisé Stanislas Guerini. « S’il doit y avoir non-publication, c’est pour des raisons argumentées » comme « des intérêts de défense », a-t-il nuancé.

Notre sélection d’articles sur les cabinets de conseil

Ils sont invisibles, mais omniprésents… Quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question qu’ont fait surgir les révélations sur le rôle de McKinsey dans la campagne de vaccination, en 2021. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

Enquête : Article réservé à nos abonnés Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’Etat

Retrouvez tous nos articles sur les cabinets de conseil dans notre rubrique dédiée.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.